Mythes et vérités à propos du virus de la grippe aviaire H5N1
Santé et nutritionSuis-je à risque de contracter le virus de la grippe aviaire H5N1 ? Cette question devrait préoccuper tout habitant de l’Alberta ayant entendu parler du cas de H5N1 qui a mené à un décès. Les Canadiens provenant de partout au pays sont certainement à la recherche d’information et de réponses.
Pour mieux comprendre l’origine de ce virus, il faut retourner en 1997 lorsque ce virus a commencé à circuler en Asie de l’Est. Bien que nous ne connaissions pas son origine exacte, nous croyons qu’il vient d’oiseaux sauvages. Il aurait ensuite été transmis à d’autres animaux, notamment la volaille domestique, puis aurait – en de rares cas — atteint les humains. La grippe aviaire H5N1 est sortie du radar pendant un certain temps, pour revenir en 2003. Elle s’est faite discrète, puis, pour des raisons inconnues, elle semble avoir refait surface. Bien que ce virus soit hautement contagieux chez la volaille, heureusement, il en est autrement chez les humains. En outre, il n’existe pour l’instant aucune preuve que ce virus peut être transmis d’un humain à un autre. Les passagers ayant pris le même vol (Pékin-Vancouver) que la femme de Vancouver qui a été infectée ne courent donc qu’un risque très faible (voire inexistant) de l’être à leur tour. Le virus pourrait-il toutefois parcourir le chemin inverse et être transmis d’un humain à la volaille ? Il est très peu probable que les troupeaux de volaille canadienne soient atteints du même virus dont cette Albertaine est tristement décédée.
Des mesures de biosécurité mises en place
Or pourquoi, comme il est dit plus haut, le virus est-il originaire de l’Asie de l’Est ? Pourquoi cette région du monde ? Plusieurs théories circulent autour de cette observation et l’une d’elles fait état des marchés de volaille vivante, notamment en Chine. Dans ce type de marché, les humains sont davantage exposés aux virus dont la volaille est porteuse, y compris le virus de la grippe aviaire. Au cours des quelques dernières décennies, le Canada a mis sur pied des mesures de biosécurité strictes en ce qui a trait aux troupeaux de volaille. Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments, la biosécurité consiste en un ensemble de « mesures requises pour se protéger contre l’introduction et la propagation des maladies ». Dans le contexte actuel de production de la volaille, les mesures de sécurité implantées comprennent le fait de loger les poules à l’intérieur et de s’assurer que ceux qui les manipulent portent des vêtements propres et des chaussures qui n’ont pas été portées à l’extérieur du poulailler. Les maladies peuvent être propagées très rapidement, ne serait-ce qu’en marchant dans les fientes d’oiseaux sauvages, comme les canards et les pigeons se trouvant à l’extérieur du poulailler. Selon Dre Helen Anne Hudson, les Fermes Burnbrae seraient des chefs de file au Canada dans ce domaine. La direction de l’entreprise a d’ailleurs implanté avec succès plusieurs mesures de biosécurité pour minimiser le risque d’introduction de maladies infectieuses comme la grippe aviaire, au sein de leurs troupeaux.
Existe-t-il un vaccin ?
Étant donné l’attention médiatique accordée à ces sujets, vous vous demandez probablement s’il vous est possible de protéger vos êtres chers et vous-mêmes, par la vaccination, par exemple. Malheureusement, il n’existe actuellement aucun vaccin (à tout le moins au Canada !) pouvant protéger les humains contre ce virus. Sachez également que les vaccins contre la grippe saisonnière, maintenant offerts en pharmacie, en Ontario, ne protègent pas contre ce type spécifique du virus de la grippe.
Est-il sûr de consommer des œufs et de la viande de volaille ?
En tant que consommateur, vous vous demandez peut-être s’il est sûr de consommer des œufs et de la viande de volaille, dans le cas où survenait une – improbable — épidémie. La réponse est oui ! Il n’existe pratiquement aucune preuve liant la consommation de viande ou d’œufs provenant d’oiseaux infectés à une infection chez des humains. Et ceux qui désirent pécher par excès de prudence pourraient alors s’assurer de bien cuire leur viande et leurs œufs. Le virus étant sensible aux températures élevées, il ne survivrait pas dans ces conditions .
Recherche de nouveaux vaccins pour la volaille
Nous avons finalement quelques bonnes nouvelles à partager avec vous ! À l’Université de Guelph, ainsi que dans quelques autres établissements du Canada et d’ailleurs dans le monde, des chercheurs en volaille travaillent sans relâche au développement de nouveaux vaccins contre ce virus. Ces chercheurs ont d’ailleurs accompli d’importants progrès et nous espérons que les vétérinaires pourront bientôt se procurer ces vaccins et ainsi protéger les animaux contre le virus de la grippe aviaire.
Merci à notre blogueur invité :
Le Dr Shayan Sharif est professeur en immunologie de la volaille au Collège vétérinaire de l’Ontario, de l’Université de Guelph. Par le biais de sa recherche cherche, il veut comprendre comment le système immunitaire des poules voit le virus de la grippe aviaire et comment il y répond. Le but ultime de cette recherche est de développer des vaccins efficaces pouvant contrôler les virus de la grippe aviaire. Dr Sharif est également le chef du projet Poultry Health Research Network (NDT Réseau de recherche en santé de la volaille). Consultez le www.uoguelph.ca/phrn .